Batmen : mi-acrobates, mi-chauve-souris
cache/BatmenMiAcrobatesMiChauveSouris_batmen_vignette_230_230.jpgL'année dernière, les élèves du Lycée agricole de Rethel recevaient le prix de l'audace artistique et culturelle des mains du président de la République. Rencontre avec Justine qui nous parle de ce projet européen qui mêle arts du cirque et protection de l'environnement.
Comment est arrivé le sujet de la chauve-souris ?
Le Lycée travaille depuis longtemps avec deux artistes : André Mandarinot et Sibille Planques. Dans leur propre compagnie ils étaient en train de travailler sur la chauve-souris. Ça s'est fait un petit peu comme ça : on voulait nous aussi montrer la chauve-souris. Elle a toujours été représentée comme Dracula, qui représente le mal. On voulait la préserver parce qu'elle est un peu en voie d'extinction.
Comment s'est fait le choix d'un spectacle de cirque ?
Ça permettait de voir une autre image de la chauve-souris. De permettre de nous, les humains, se mettre un peu dans leur corps, leurs attitudes, leur mode de vie. C'est comme ça qu'on a voulu faire avec les arts du cirque.
Comment apprend-on à devenir un artiste circassien et une chauve-souris ?
Nous, on a été dans les grottes voir comment se comportaient les chauve-souris à la lumière, au bruit … à plein de choses. Et on voyait que si on mettait un petit peu de lumière dessus elles commençaient à bouger un petit peu, à se blottir dans leurs ailes. A partir de ces gestes, nous, on a essayé de le remettre en scène sur nous, avec nos bras par exemple, notre gestuelle à nous, êtres humains.
Combien de temps a duré la préparation ?
Ça a duré deux ans. On était en projet Erasmus+ avec des Turcs et des Roumains. On est partis une semaine en Turquie puis en terminale on est partis en Roumanie. Eux n'avaient jamais vraiment fait de cirque à proprement parler donc il fallait mettre quelques bases pour le trapèze, le tissu, pour avoir des bases et de la sécurité. Les Roumains et les Turcs sont aussi venus pendant deux semaines en France pour commencer à mettre en place le spectacle.
C'est vous qui appreniez la technique aux jeunes ?
Avec André Mandarinot et Sibille Planques qui sont venus avec nous en Turquie et en Roumanie. Nous, en tant qu'élèves, on essayait quand même de leur apprendre, de leur expliquer en leur montrant par exemple sur les trapèzes pour qu'ils voient, qu'ils assimilent un petit peu mieux. Nous, on avait une certaine méthode et André avait une autre méthode et expliquait différemment. Donc expliquer plusieurs fois ça leur permettait d'apprendre et d'analyser mieux comment faire.
Et comment vous faisiez pour la langue ?
On parlait en anglais. Ça nous a aidé pour notre anglais, ça nous a perfectionné. Et certains Roumains parlaient bien français, on a fait des échanges français/anglais pour apprendre à tout le monde. Les élèves roumains avaient une professeure de français qui leur traduisait en roumain s'ils ne comprenaient pas.
Qu'est ce que ça vous a appris d'aller travailler avec eux en Turquie, en Roumanie ?
Déjà ce n'est pas du tout la même culture, c'est très différent dans leurs pays. On voit que c'est un petit peu plus pauvre en Roumanie par exemple. Donc c'est vrai que ça nous a appris beaucoup de choses. Ça nous a permis de découvrir des autres personnes qui étaient vraiment très bien. Et d'apprendre sur la culture, les aliments… c'était pas mal à voir.
Vous avez présenté le spectacle en public ?
Oui : d'abord pour les élèves, pour qu'on s’entraîne. C'était comme une première mais avec les élèves du lycée. Et puis une deuxième représentation avec tous les parents, les enseignants et les personnels du lycée. Et la troisième c'était pour ceux qui nous ont aidé à monter le projet Erasmus+ : leur montrer à quoi nous avait servi ce projet.
Le spectacle c'était avec des jeunes de tous les pays ?
Oui, on était trente-cinq élèves de trois nationalités.
Vous n'êtes pas partis en tournée après ?
C'est vrai que pour nous, trois représentations ce n'est pas assez. On a toujours envie de vouloir en montrer plus. Par exemple d'aller les montrer en Turquie ou en Roumanie. Les élèves roumains et turcs n'ont pas pu montrer à leurs proches ce qu'ils faisaient sur scène. Ils n'en font pas tous les jours donc c'est vrai qu'ils auraient aimé le montrer dans leur pays à eux.
Vous avez reçu le prix de l'audace artistique et culture, décerné à l'Elysée devant le président. Comment ça s'est passé ?
C'est vraiment impressionnant, déjà de rentrer à l'Elysée. C'était très bien. On nous posait quelques questions, après il y a eu le discours du Président et d'autres personnalités. Puis on nous a attribué le prix. On a fait un petit discours en remerciant tous ceux qui avaient pu nous aider pour ce projet là.
Et aujourd'hui tu as des projets semblables ?
Moi je voulais rentrer dans une école de cirque mais on m'a dit que c'était un petit peu dur. Du coup je suis rentré dans une école de sport. Il y a un petit peu cirque à l'intérieur, moi c'est ce que j'aime bien. Si je peux continuer dedans ça serait très bien.
En conclusion, un moment fort que tu retiens de ces deux années passées ?
Rencontrer des autres cultures et des personnes qui sont complètement différents de nous. Ça nous a appris des choses sur nous-même, des choses sur eux et ça c'était une belle rencontre.
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